Bull or Bear : dans quel camp serez-vous ?

Chaque début d’année, stratégistes et gérants rivalisent de prédictions sur l’évolution des marchés. En ce début d’année 2025, un consensus semble émerger : la majorité anticipe un marché haussier, soutenu par une économie américaine robuste, une politique monétaire plus accommodante et des profits en accélération. Dans ce contexte, les voix pessimistes, ou « bears », peinent à se faire entendre après deux années consécutives de hausse.

Cependant, que vous soyez optimiste (bull) ou prudent (bear), une vérité demeure : tout le monde finit par se tromper. La vraie question est de savoir quand et quel impact cela aura sur vos objectifs à long terme.

La leçon des moyennes : rester investi ou gérer activement ?

Depuis 1928, le S&P 500 a généré une performance annuelle moyenne de 8%. Face à ce chiffre, on pourrait être tenté de conclure qu’il suffit de rester investi pour laisser son capital croître naturellement au fil du temps. Mais ce raisonnement simpliste néglige une réalité fondamentale : l’écart considérable entre performance moyenne et performance réelle.

Une seule année de forte baisse peut détruire l’effet de capitalisation – ce fameux effet « boule de neige ». Par exemple, si 10 000 $ avaient été investis dans le S&P 500 en 1928, ils vaudraient aujourd’hui 2 415 454 $ (aire turquoise). Une performance déjà impressionnante. Mais si ce même capital avait enregistré un rendement annuel constant de 8 %, il atteindrait aujourd’hui 16 168 902 $ (aire violette) – soit un écart de près de 14 millions de dollars (aire rose). Cet écart illustre l’impact des marchés baissiers et des cycles économiques sur la création de richesse.

Performance moyenne vs performance réelle

 

Source : Factset, Kermony Office. Données en USD. Les performances passées ne présagent pas des résultats futurs

Les cycles haussiers ne sont qu’une moitié de l’histoire

Les marchés haussiers, ou « bull markets », ne représentent qu’une moitié d’un cycle économique complet. Chaque phase de hausse accumule des excès – spéculation, surévaluations, endettement – qui finissent par se corriger lors des marchés baissiers (« bear markets »). Comme le disait Isaac Newton : « What goes up, must come down. »

Evolution de l’Indice S&P 500 et crises

Temps de récupération après les crises

Le tableau ci-dessous met en évidence le temps nécessaire pour récupérer son capital après les principales crises boursières des 100 dernières années.

 

Date de début du marché baissier Délai de récupération du capital (années)
31/08/1929 24,9
31/03/1973 6,8
30/09/2000 6,3
31/10/2007 5,4
31/03/2022 1,3

 

Source : Factset. Les performances passées ne présagent pas des résultats futurs

En excluant la crise de 1929, il faut en moyenne 5 à 6 ans pour revenir au niveau initial après une crise. Un délai significatif, surtout dans le cadre d’un horizon d’investissement limité.

Quand les bulls se trompent, le coût peut être catastrophique

Dans les marchés haussiers, les « bears » font souvent l’objet de moqueries, car les marchés peuvent rester irrationnels plus longtemps qu’ils ne l’anticipent. Être pessimiste trop tôt peut nuire à vos objectifs à long terme, car cela limite votre participation à la croissance du capital.

Cependant, lorsque les « bulls » se trompent, le coût peut être désastreux : une destruction massive du capital. Sur les 100 dernières années, bien que le marché ait progressé globalement, 85 % du temps a été consacré à récupérer les pertes précédentes, et seulement 15 % à établir de nouveaux records.

Pour la majorité des investisseurs, un cycle de marché complet représente l’essentiel de leur horizon temporel. Investir près d’un sommet historique peut ainsi signifier passer une grande partie de ce cycle à simplement revenir à l’équilibre.

La discipline contrarian de Kermony

Chez Kermony, notre approche disciplinée nous amène souvent à adopter une posture contrarienne. Cela signifie que nous prenons du risque lorsque la majorité des investisseurs sont pessimistes, et que nous réduisons notre exposition lorsque l’optimisme est généralisé. Cette stratégie découle directement de notre discipline et de notre vision à long terme.

Les principes qui guident notre gestion

  1. Éviter les actifs surévalués : Nous refusons de surpayer des actifs sans justification solide.
  2. Recherche rigoureuse et sans biais : Nous veillons à ne pas privilégier les informations qui confortent nos hypothèses.
  3. Gestion des risques proactive : Nous élaborons des stratégies intégrant des protocoles stricts de gestion des risques.
  4. Diversification intelligente : Nous incluons des actifs sécurisés pour limiter les pertes en cas de retournement.
  5. Maîtrise de la cupidité : Nous résistons à l’attrait des gains rapides dans des investissements spéculatifs.
  6. Reconnaître les cycles : Plus les marchés s’éloignent de leurs moyennes historiques, plus les risques de retournement augmentent.

Être contrarian n’est pas une posture facile. Cela implique souvent d’être seul contre la majorité. Mais c’est précisément dans ces moments que se créent les opportunités les plus intéressantes.